
À N’Zérékoré, la peur s’invite désormais dans les foyers. Dans la nuit du mardi au mercredi, une concession du quartier Horoya-Jamaïque a été prise pour cible par des malfrats. Motos emportées, objets de valeur dérobés, familles traumatisées — le scénario se répète et alimente un climat d’inquiétude dans la commune urbaine.Face à la montée de ces actes criminels, les autorités locales ont tenu une réunion d’urgence le 8 octobre. Le président de la délégation spéciale, Nyakoye Oscar Lamah, a tiré la sonnette d’alarme : « Nous devons agir ensemble pour endiguer cette insécurité qui menace la quiétude publique. » Il a annoncé la mise en place d’un numéro vert afin de permettre aux citoyens de signaler rapidement tout comportement suspect.Le secrétaire général de la préfecture, Moussa Diata Sidibé, a, quant à lui, insisté sur la vigilance communautaire. Chaque quartier devra désormais disposer d’un comité de veille. Ces structures, composées de jeunes et de leaders de proximité, auront pour mission d’alerter les forces de sécurité sans craindre de représailles. L’anonymat des informateurs sera garanti, a-t-il assuré.Dans les ruelles de N’Zérékoré, les conversations tournent autour d’un seul mot : sécurité. Les habitants, épuisés par les cambriolages et les braquages nocturnes, réclament des résultats concrets. Certains plaident pour une présence policière accrue, d’autres pour une justice plus ferme. Tous, cependant, espèrent la même chose : retrouver la sérénité d’antan.Entre peur et détermination, la ville tente de se relever. Les mesures annoncées marquent le début d’un effort collectif où citoyens et autorités devront marcher main dans la main. Car la sécurité, à N’Zérékoré comme ailleurs, ne se décrète pas : elle se construit, patiemment, dans la confiance et la vigilance partagée.
DJOUMÈ SACKO