L’écologie des pauvres confrontée au réchauffement

Dans de nombreuses zones rurales, les populations les plus fragiles affrontent un ennemi invisible : le changement climatique. Lorsque les forêts disparaissent, l’érosion gagne du terrain, les récoltes fléchissent et la survie devient un combat au quotidien.À travers le monde, les pays pauvres paient le prix fort du réchauffement. En Afrique, plus de 2 % des incidents sanitaires enregistrés entre 2001 et 2021 sont liés au changement climatique. Les communautés rurales, dépendantes de l’agriculture pluviale, subissent des pertes de rendements dramatiques. En Guinée, où 62 % de la population vit en milieu rural et où l’agriculture représente la principale source de revenu pour 57 % des ménages ruraux, l’emprise du dérèglement se fait sentir avec brutalité. Le climat devient complice de l’appauvrissement et du déplacement forcé des populations.


L’Organisation des Nations unies estime que chaque année, près de 10 millions d’hectares de forêts tropicales sont perdus, privant des millions de personnes d’écosystèmes protecteurs. La déforestation contribue à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre : la coupe des arbres dans les zones tropicales libère plus de 5,6 milliards de tonnes de CO₂ par an. Le sol, sans couverture, succombe à l’érosion. Une étude récente observe que le changement climatique intensifie la capacité de l’eau à arracher la terre, aggravant la perte de fertilité. En région sahélienne, les projections tablent sur une baisse de rendement de 15 % pour les cultures vivrières d’ici 2050 si aucun système d’adaptation n’est mis en place. À l’échelle mondiale, les pertes économiques liées au climat atteignent en moyenne 2 à 5 % du PIB des pays affectés, un fardeau lourd pour les nations déjà fragiles. « Nos parents disaient : “lorsque les pluies sont justes, la terre donne.” Aujourd’hui, on ne sait plus quand semer. » Un agriculteur de région forestière guinéenne.« La parcelle est partie avec la pluie, je n’ai plus rien. Ma famille n’ira plus à l’école cette année. » Une femme paysanne affectée par l’érosionLes voix sont semblables dans beaucoup de villages : l’incertitude règne. Leurs récits illustrent la rupture entre la nature et les moyens de subsistance.La sécurité alimentaire est menacée, avec des populations obligées de dépendre de marchés coûteux.L’exode rural s’accélère : les villages perdent leur jeunesse, les villes leur stabilité.Les conflits fonciers s’intensifient, quand la terre disponible devient rare.Le coût de l’adaptation pèsera lourd : seuls les pays riches peuvent mobiliser des ressources massives ou recourir aux financements climatiques.Pour inverser la tendance, il faut agir sur deux fronts : la protection des forêts (stabilité des sols, climat régulé) et des systèmes agricoles résilients (techniques de conservation, agroforesterie, semences résistantes).Face à l’ampleur du défi, le temps presse. Les plus vulnérables ne peuvent attendre. La sauvegarde de la planète commence avec ceux que l’on entend rarement les paysans, les communautés rurales.À Landaya News, nous dédions notre plume à ces invisibles du dérèglement : informer, sans concession, pour que le monde entende leur lutte.
Par Landaya News, la confiance au service de l’information.